Communiqué de presse 19/07/2002

Oui, Monsieur le Ministre, l’enfant et le jeune sont bien au centre du système éducatif

La FCPE est ouverte au débat sur l’école, mais elle ne laissera pas détruire une loi de progrès et de justice sociale dont on n’a pas encore tiré tous les enseignements au bénéfice de l’enfant et du jeune.

La formule de la loi d’orientation sur l’éducation de 1989, «mettre l’enfant au centre du système éducatif» n’a «jamais plu» au Ministre de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche.

Placé depuis des années à de hautes responsabilités dans ce ministère, il était temps qu’il nous le fasse savoir.

Monsieur le Ministre «veut redresser la situation», mais s’empêtre dans ses propres contradictions et celles qui apparaissent avec son collègue de l’enseignement scolaire.

Monsieur le Ministre regrette le bon vieux temps, celui où «la morale républicaine prévalait, celui où le but était d’amener chaque enfant à atteindre des «normes supérieures» : lesquelles ? suivant quelles valeurs et suivant quels critères ? Pour quelle élite ?

Selon Monsieur le Ministre, la loi d’orientation de 1989 veut «épanouir la personnalité des individus, qui ont chacun leur propre norme» et néglige «la valorisation de l’effort».

Ce qui ne l’empêche pas, plus loin, et à juste titre, de signaler que « … nous n’avons pas tous les mêmes talents, les mêmes goûts… » et que «… l’intelligence pratique est exactement la même que l’intelligence spéculative… ».

Et de reconnaître ainsi qu’il n’y a pas de «norme», fût-elle «supérieure», que le développement de l’intelligence ne peut séparer arbitrairement l’épanouissement de l’individu de l’indispensable effort pour y parvenir.

Ce qui n’empêche pas Xavier DARCOS de constater – non moins justement – que l’enseignement scolaire privilégie «plutôt la norme que l’imagination», qu’il «étouffe les inventions» et qu’il faut «libérer l’imagination».

Messieurs les Ministres, mettez-vous d’accord !

En tenant ce double langage qui tire plus vers le conservatisme et l’élitisme que vers la recherche de la réussite pour tous les jeunes, à qui voulez-vous plaire ?

Pour la FCPE, les choses sont claires : l’enfant – le jeune – est un être global, «entier», qui arrive à l’école avec sa personnalité, sa culture, ses peurs et ses angoisses, mais aussi ses talents divers et ses espoirs.

L’effort ne se décrète pas. La valorisation découle de la satisfaction que celle ou celui qui le fournit en tire en termes de réussite de son projet personnel, d’insertion professionnelle et sociale. La valorisation du travail n’existe que par l’intérêt que le jeune y porte. C’est lui et lui seul qui en décide.

C’est bien parce qu’il incombe aux adultes de lui créer un environnement propice à cet intérêt pour les apprentissages, pour le développement de ses intelligences que le service public d’éducation est conçu pour lui et pour personne d’autre. Parents, personnels d’éducation, enseignants, coéducateurs, ont en charge de le construire et de l’améliorer sans cesse.

La FCPE est ouverte au débat sur l’école, mais elle ne laissera pas détruire une loi de progrès et de justice sociale dont on n’a pas encore tiré tous les enseignements au bénéfice de l’enfant et du jeune.

Contact : Laurence Guillermou, tel 01 43 57 16 16
Si vous souhaitez réagir par email : fcpecom@fcpe.asso.fr

 

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