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démocratique: le système est démocratique si les chances d'un enfant d'ouvrier d'accéder à un niveau donné sont les mêmes que celles d'un enfant de cadre.
démocratisation: elle n'a rien à voir avec l'augmentation du nombre d'élèves, une démocratisation signifie que la proportion d'enfants d'ouvriers à un niveau d'étude donné a augmenté.
Alors? le système s'est il démocratisé ces 20 dernières années?
Pour ceux qui apprécient à leur juste valeur les propos de Philippe
Meirieu(principal conseiller d'Allègre et démissionnaire), Le Figaro du 16/09
rapportait un débat avec B.
Kuntz qui mérite le détour :
(...) Il est probable que la génération dont
je fais partie est, sinon responsable, du moins impliquée, sans doute à son
corps défendant, dans cette évolution. (...) On assiste à une abdication
culturelle au profit de textes d'une bêtise insigne (...) La gauche a produit
cette monstruosité : une école qui casse l'égalité des chances.(...) Si
c'est lui qui le dit...il y a de l'espoir pour que les consciences
s'éveillent!
Le texte intégral est un peu long, il se trouve ici : http://www.sauv.net/fig000916.htm
Ecole : la réussite par l'argent
« France, portrait social » (214 pages), 79 F
Jeudi 19 Octobre 2000
http://www.alsapresse.com/jdj/00/10/19/IGF/article_25.html
Etre un bon élève à l'école relève de facteurs multiples, dont la richesse des parents. Une enquête de l'INSEE vient de mettre en évidence, que le revenu des parents prime le capital culturel pour la réussite à l'école.
LE REVENU des parents est un facteur plus important que le capital culturel pour la réussite à l'école des enfants, selon l'enquête publiée par l'INSEE dans la 4e édition de « France, portrait social».
« En 1997, 62 % des enfants de 15 ans appartenant aux 20 % des familles les plus modestes sont en retard en troisième, contre seulement 17 % des adolescents appartenant aux 20 % des familles les plus aisées », explique ainsi l'enquête qui ajoute que cette inégalité est restée stable au cours des années 90.
Une influence considérable
Cette analyse nuance les conclusions des travaux publiés jusqu'à présent sur
l'inégalité des chances à l'école qui s'intéressaient plutôt à l'influence de la
catégorie socioprofessionnelle sur les résultats scolaires des enfants.
Or ce
paramètre ne peut être pleinement significatif puisqu'il mêle notamment le
revenu et le capital culturel (diplôme et expérience professionnelle) des
parents.
Le revenu des parents n'est sans doute pas le seul facteur
de réussite scolaire, ni même peut-être le plus important mais son influence
considérable » a été trop souvent négligée, estime l'étude. « Du point de vue
des scolarités dans le primaire et au collège, tout se passe comme si les
enfants naissant dans les familles appartenant aux 20 % les plus riches
partaient avec une à deux années d'avance sur les enfants naissant dans les
familles appartenant aux 20 % les plus pauvres », précise l'INSEE.
Sur la base de ces résultats, l'enquête s'intéresse aux effets des
récentes réformes du système scolaire et notamment de celle mise en place en
septembre 1991 organisant le cycle des scolarités.
L'effet des réformes
A partir de cette date, les redoublements cessaient d'être possibles à la fin de chaque année scolaire et ne devaient plus avoir lieu qu'à la fin de cycles de 1, 2 ou 3 ans. L'objectif de cette réforme était de réduire la fréquence des redoublements et leurs effets potentiellement stigmatisants mais aussi d'offrir « les mêmes chances à chacun des élèves » (art. 1 du décret du 6 septembre 1990). Cette réforme a bien atteint son objectif de diminuer les redoublements mais pas celui de limiter l'inégalité devant l'échec scolaire, selon l'INSEE. L'étude précise que « les générations nées après 1980, ayant connu la réforme, redoublent beaucoup moins que leurs aînées, mais cette baisse est autant perceptible chez les familles riches que chez les familles défavorisées». « La réduction de l'inégalité des chances entre enfants passe sans doute d'abord par une amélioration des conditions de vie matérielles de ces enfants, avant d'être une question d'organisation du système scolaire et de l'effort pédagogique », conclut l'étude, en précisant que le débat sur les modalités d'une aide matérielle (aides en nature spécifiques à l'éducation ou aide financière indifférenciée) restait ouvert.
Ecole :
une « démocratisation ségrégative »
Il y aurait de
quoi être découragé : à quoi sert l’effort considérable fait en France
pour
démocratiser l’enseignement ? A bien peu de chose, répond le dernier
numéro de « Population
», la revue de l’Institut national d’Etudes
démographiques (Ined). Non pas que les élèves ne
soient pas plus nombreux à
l’école, au collège, au lycée et même dans l’enseignement
supérieur. De ce
côté, la réussite est totale : entre 1985 et 1995, le nombre de
bacheliers a
doublé, le taux de scolarisation des 17-25 ans a fortement
augmenté, mais, s’interrogent les
chercheurs de l’Ined, cela signifie-t-il
que le système s’est démocratisé ? C’est un peu, répond
Pierre
Merle, comme si l’on prétendait que la société française est plus égalitaire que
dans les
années 50 parce qu’aujourd’hui le taux d’équipement des ménages en
réfrigérateurs est proche
de 100%... Pierre Merle, qui a étudié la période
1985-2000, constate que, certes, au cours de
cette période, la
proportion de bacheliers dans une classe d’âge est passée de 30 à 60% et
que
les étudiants d’origine populaire (fils d’ouvriers et d’employés qui
représentent près de 60%
des jeunes de 20 à 24 ans) sont de plus en plus
nombreux à l’université, où ils représentent le
quart des effectifs. En
revanche, ils perdent du terrain dans les classes préparatoires aux
grandes
écoles où ils sont désormais moins de 15%. Dans le même temps, les enfants
de
cadres (15% des jeunes) investissent massivement ce secteur des grandes
écoles puisqu’ils
représentent 53% des inscrits, un taux qui a fortement
augmenté au cours des quinze dernières
années. Pierre Merle baptise cette
tendance lourde d’un joli terme : la « démocratisation
ségrégative ».
Laquelle est, bien sûr, également à l’oeuvre dans le
secondaire, où les enfants de cadres sont
de plus en plus surreprésentés dans
la filière scientifique alors que, parallèlement, les filières
technologiques
et professionnelles se prolétarisent... Conclusion de Pierre Merle
:
l’incontestable démocratisation de l’institution scolaire, illustrée par
l’allongement général des
études, n’empêche nullement « l’embourgeoisement
des filières les plus rentables et
l’accroissement de la ségrégation sociale
à l’école ».
Dans le même numéro de la revue « Population », Marie
Durut-Bellat et Annick Kieffer
enfoncent le même clou en partant de données
différentes pour arriver au même résultat.
Certes, depuis le milieu des
années 80, les enfants des milieux populaires ne subissent plus le
barrage
avant l’entrée au lycée qui, dans les années 70, était la règle. Mais,
constatent nos
chercheurs, la démocratisation de l’accès au lycée est à la
fois récente et inachevée : parmi les
jeunes entrés en sixième en
1989, 85% des enfants de cadres obtenaient leur bac. La
proportion tombe à
52% pour les enfants d’ouvriers et à 34% pour ceux dont les parents
sont
inactifs.
G. P.( nouvel Obs Semaine du 04 mai 2000
-- N°1852)
est il démocratique?
Non au regard du graphique ci contre: par contre il s'est massifié graphique extrait de: |
origine socioprofessionelle des étudiants français dans les universités de France métropolitaine 1996-1997, source MEN publiés dans le Nouveau Manuel de Sciences économiques et sociales de Terminale ES (La Découverte) |
Les graphiques suivant ont été réalisés par nous même à partir de ces données ministérielles.
Il y a pratiquement six fois plus de fils d'ouvriers que de fils d'ouvriers en CPGE ; et 3,7 fois plus de fils de cadres en CPGE que de fils de cadres parmi l'ensemble des jeunes.Ces graphiques montrent ( comme le graphique précédent) que le système n'est pas démocratique. Mais l'est il aujourd'hui plus qu'avant?
Les grandes écoles de moins en moins démocratiques
extraits du Nouveau Manuel de Sciences économiques et sociales
de Terminale ES (La Découverte).
Source C. Thélot, M. Euriat, Revue
française de Sociologie, juillet-sept 1995
JP Terrail, "l'essor des scolarités et ses limites", in "la scolarisation en France, La dispute, 1997, Doc joint au sujet de dissertation de TES, 1998.
"1% de bacheliers en 1880, 2% en 1930, 4% en 1945, 62% en 1995. "Encore faut-il prendre la mesure exacte de ces avancées, et puisque la valeur scolaire des diplômes correspondant à un même niveau peut varier considérablement, raisonner en termes de filières et non plus seulement de niveaux de scolarisation. les bacs généraux représentaient 83% des bacs obtenus en 1970 ; ils n'en représentent plus que 59 % en 1995, pour 28% de bacs technologiques et 13 % de bacs professionnels. Or les élèves issus des milieux populaires ont été massivement orientés vers ces derniers. S'ils bénéficient aujourd'hui d'un accès en terminale dont leurs aînés étaient largement exclus, ils en sortent avec des diplômes moins valorisés sur le marché du travail, et ouvrant très différentiellement sur l'enseignement supérieur."
JP Terrail nous parle de valorisation sur le marché du travail, mais sans rentrer dans cette valeur marchande du diplome, Le BAC est il encore un diplome de qualité?
c'est indéniable le nombre de bacheliers a augmenté mais par quel mécanisme? source du graphique ci contre: |
5) O. Galland : des études supérieures inégalement rentables
selon les milieux sociaux,
Insee première n°469, juillet
1996.(sujet de dissertation)
La proportion de diplômes de niveau supérieur à bac + 2 a doublé, pour atteindre 9% des générations âgées de 26 à 32 ans en 1990. Or, compte tenu des besoins du système productif, les chances de devenir cadre avec un tel niveau ont légèrement augmenté d'une génération à l'autre. En revanche elles ont diminué légèrement avec un niveau de bac + 2 (22% à 19%). Globalement, la rentabilité du second niveau de l'enseignement supérieur, mesurée en termes de position sociale atteinte en début de carrière, s'est améliorée par rapport au premier niveau.